Soignants en psychiatrie... vers quelles pratiques ?
Date :
08/06/2015 au 10/06/2015
Lieu :
Paris
Description :
« Nous avons choisi pour ces journées de nous interroger sur notre rôle de soignant. Rôle, synonyme d’emploi, fonction, place, poste, situation, travail, profession, gagne-pain, occupation, utilité, affectation… avec les antonymes inactivité, chômage, inutilité… Alors aujourd’hui, assis à côté du patient à l’écouter ou face à lui du bon côté du bureau, très à l’aise avec l’ensemble des protocoles ? A la rencontre de personnes ou à la rencontre de « diagnostics » ? Se former à la relation d’aide ou à l’utilisation de « logiciels » ?
Depuis les années 90, s’accentuant dans les années 2000 avec la vulgarisation des systèmes informatiques, des décisions politiques dans le cadre de la santé mentale ont contribué à la dégradation des soins relationnels dans le champ de la psychiatrie publique, en annihilant ou tentant d’annihiler 30 ans de pratique psychiatrique institutionnelle trop coûteuse en moyens humains.
Se fiant aveuglément à une vision réductrice de la souffrance psychologique, véhiculée par le DSM, les décideurs politiques ont supprimé les formations psychiatriques spécifiques des professionnels de santé paramédicaux, actant ainsi de fait l’absence de besoin spécifique pour les « psys » d’un apprentissage à la relation et à la médiation thérapeutique.
Depuis ces dernières années, la mise en place progressive de protocoles et d’évaluations, ainsi que la délivrance d’une pharmacologie essentiellement mise en œuvre par les lobbies pharmaceutiques ont largement pris la place des soins psychiatriques traditionnels, réduisant ainsi le rôle et la responsabilité du soignant à la seule application des règles de « bon process ». La politique gestionnaire et sécuritaire de nos établissements empêche tout projet institutionnel thérapeutique relationnel, confiant au seul respect de la « norme » le mieux-être du patient.
Soignants ou techniciens ? Trois journées pour en débattre »
