- Maîtriser le temps pour maîtriser l’angoisse, Cécile Abad, patiente
« Pour les parcours de soins comportant plusieurs étapes, par exemple en radiothérapie, l'idée serait de donner au patient de la visibilité sur l'état d'avancement de sa prise en charge, pour qu'il puisse savoir "où il en est" à tout moment afin de pouvoir conjuguer sa vie de patient avec sa vie tout court (personnelle, professionnelle et familiale). Rien de plus angoissant pour un patient, vis à vis de sa famille ou de son employeur, de ne pas savoir "quand" les soins vont commencer et "quand" il va le savoir ! »
« L’idée serait de mettre en place des salles Snoezelen et/ou des chariots Snoezelen permettant d’aller dans les chambres des patients ne pouvant pas se déplacer. Une étude de 2014 au CHU de Nîmes a mis en évidence une diminution des traitements anxiolytiques suites à ces thérapies corporelles. Des approches psychocorporelles comme relaxation et réflexologie sont déjà proposées mais sont souvent dépassées par les demandes.
L’idée est un espace Snoezelen pouvant être en « libre service » avec un système de réservation de salle selon les envies des patients leur permettant lorsqu’ils le souhaitent de pouvoir s’évader quelques minutes dans cette espace riche en sensations corporelles, permettant de renouer aussi la relation avec leur corps qui est souvent mis à mal lors des traitements en cancérologie.
Les obstacles sont avant tout matériels, dans le sens où les salles Snoezelen représentent un coût non négligeable en termes d’installation, environ 10 000 €. Il faudrait disposer d’une pièce libre pour installer cette salle. Commencer l’expérience avec des chariots en « expérimentation » auprès de patients se sentant angoissés pour pouvoir recueillir leur ressenti sur cette pratique. Un article a été publié par la
Cancer treatment centers of America (CTCA) en 2013 sur l’utilisation de la Snoezelen afin de réduire l’angoisse chez les patients en oncologie, nous pouvons nous appuyer sur lui pour monter le projet. »
« Notre concept est de concevoir une approche architecturale partagée, pluridisciplinaire et créative pour la conception de nouveaux espaces à l’hôpital autour d’un socle commun: le design de l’espace et sa perception sensorielle. ‘D stress’ accompagne la réflexion architecturale à la fois dans l’accompagnement multicritères du patient et sa relation à l’espace bâti au travers de ses cinq sens. »
« Proposer en amont de différents examens anxiogènes, une consultation d'hypnothérapie.Lors de cette consultation, l'hypnopraticien enseignerait au patient une technique (auto-hypnose par l'ancrage) visant à surmonter et à dépasser son appréhension. Cette technique est utilisée à l'Institut de Cancérologie de Lorraine à Nancy depuis quatre ans. Un poster a été présenté à ce sujet en octobre 2015 lors de la journée de la SFRO (Société française de radiothérapie et d'oncologie) la technique fera probablement l'objet d'une étude observationnelle dans les semaines à venir. »
- La réalité virtuelle, centre Léon-Bérard, Lyon, institut Curie
« En oncologie, la majorité des patients présentent des niveaux d'anxiété très importants. Celle-ci a des répercussions néfastes sur le plan biologique, psychologique et sur la récupération rapide après une chirurgie. Depuis 18 mois, les équipes de chirurgie utilisent un programme d'auto-hypnose via la réalité virtuelle, pour la prise en charge des patients en période pré-opératoire.
Après évaluation préalable de l'anxiété sur une échelle numérique, nous pouvons observer une réduction des valeurs d'anxiété de l'ordre de 50 % après l'expérimentation de la séance. Le retour des verbatims patient est extrêmement positif. Mieux gérer l'anxiété des patients en pré-opératoire contribue à la récupération rapide post-opératoire. »
« A l'hôpital René-Huguenin/institut Curie, nous avons voulu étudier au sein du service du bloc externe, dans quelle mesure la réalité virtuelle pouvait aider les patients à mieux vivre la pose de PAC (port-à-cath), source de stress (peur d'avoir mal, début du traitement...). L'étude s'est portée sur deux groupes de patients, l'un bénéficiant de la réalité virtuelle, et l'autre pas. Le dispositif est proposé en salle d'attente, en amont de la pose et pour une durée de quinze minutes. L'expérience s'est avérée très concluante pour les patients ayant bénéficié de cette nouvelle technique. »