Publié le : 14/05/2019 15:23:29
Le quotidien Les Echos nous démontre que la consommation quotidienne et croissante d'outils numériques est beaucoup plus énergivore qu'il n'y paraît. A travers son rapport « La face cachée du numérique », publié en novembre 2018, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) réaffirme que les émissions de CO2 liées à l'utilisation de l'informatique sont considérables. L'envoi d'un mail assorti d'une pièce jointe est autant énergivore qu'une ampoule allumée pendant 24 heures (sachant que chaque heure, des milliards de mails sont envoyés dans le monde). Pis, les mails professionnels de 100 salariés pendant un an représentent l'équivalent de 13 allers-retours Paris-New-York !
Cette pollution est produite par l'énergie consommée pour faire tourner et refroidir les serveurs, ces fameux centres de données (data centers) où sont stockées toutes les data d'internet. Au fur et à mesure que la consommation mondiale de données explose, les centres de stockage se multiplient. Il en existe actuellement 4438 à travers le monde dont 149 en France, selon le recensement de Data Center Map.
« Il n'y a pas de progrès sans mesure », affirme Inès Leonarduzzi, fondatrice de Digital for the Planet qui développe des outils d'évaluation dont l'objectif est d'identifier les points de consommation évitables. « Nous cherchons à accompagner les entreprises pour établir un bilan carbone, en leur proposant ensuite des alternatives », explique-t-elle en ajoutant que « la plupart du temps, les dirigeants sont surpris et ne s'attendent pas à un tel impact ». Au nombre de ses clients figurent déjà GRDF, Ekwateur ou des institutions publiques telles que l'Assemblée nationale.
Il est commun de trier ses déchets et d'éteindre la lumière en sortant d'une pièce. Adopter des comportements aussi simples est tout autant possible pour réduire sa consommation d'énergie liée à l'informatique. Il s'agit de changer ses habitudes en évitant, par exemple, le stockage sur des clouds, qui nécessitent de faire tourner en permanence des data centers très énergivores. Privilégier la clef USB ou les sites de transferts tels que WeTransfer, Smash ou Transfernow constitue une autre intéressante option. Car les liens de téléchargement ne durent que quelques jours, ce qui réduit la période de stockage et améliore le bilan carbone. Autre solution simple : nettoyer sa boîte mail. Un geste simple, rapide et qui ne coûte rien !
NOTE : Sur le même sujet, découvrez dans le prochain numéro de Techniques hospitalières (sortie prévue le 15 mai) un article pratique intitulé « Informatique et développement durable : un levier d’économies » (par Rudy Chouvel, directeur du Centre hospitalier de Moulins-Yzeure).