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La fugue chez les personnes âgées : la prévention comme remède

Publié le : 13/12/2017 11:49:35

« Dans certaines maladies comme la maladie d’Alzheimer, les personnes âgées gardent un bon potentiel physique même à un stade avancé de la maladie » explique Sylvie Bonin-Guillaume « et c’est ce qui rend particulièrement complexe la prévention de la fugue chez ces patients ». Les fugues ont fait l'objet de peu d'études car restent encore un sujet tabou. Les données que Sylvie Bonin-Guillaume a pu recueillir et analyser grâce à une étude inédite ouvrent indéniablement des perspectives. En voici la synthèse, présentée lors des dernières Journées annuelles de gériatrie et de gérontologie (JASFGG) à Paris, en novembre dernier.

Une étude[1] sur les fugues a été menée par le Sdis 13 dans les Bouches-du-Rhône, hors Marseille, bassin de population d’un million d’habitants. Sur deux ans, 437 disparitions ont été recensées – 114 concernaient des personnes de plus de 60 ans soit 25 %. Une fugue chaque semaine a été déplorée : les fugues à domicile représentaient 58 %, 34 % pour celles en Ehpad.

Définition

Anxiété, culpabilité, c’est ainsi que les professionnels de santé ressentent la disparition d’un résident. Appelée ordinairement « fugue », il s’agit souvent chez ces patients de pertes de repères, spatio-temporels, qui conduisent la personne âgée à se perdre dans le premier cas ou à vouloir retourner chez elle dans le deuxième. La confusion entre déambulation et comportement moteur aberrant et le manque de définition précis sèment le trouble chez les professionnels de santé.

Autopsie des cas de fugue

Grâce au service départemental d’incendie et de secours, nous savons que 66 % des interventions pompiers concernent le secours à la personne « potentiellement en danger de mort » en France. Sur deux années et sur toute la région marseillaise, la recherche de personnes a mobilisé l’équivalent de deux temps plein.

Dans la majorité des cas, six véhicules ont été mobilisés. Dans 18 % des cas, les recherches ont nécessité l’utilisation d’un hélicoptère, d’une caméra thermique et d’un drone. Dans 67 % des cas, les personnes recherchées étaient des hommes.

Une étude rétrospective dans des Ehpad où une fugue avait eu lieu a permis de mieux cerner la typologie du sujet fugueur.

Le dilemme des professionnels de santé

Tout professionnel qui est confronté au risque de fugue se retrouve face à un dilemme, une souffrance même : il doit assurer la sécurité du résident tout en respectant sa liberté d’aller et venir. Et la jurisprudence est pauvre sur ce phénomène.

Lors de la fugue/disparition, l’équipe vit cette situation comme un échec, même si elle est consciente que la charge de travail ne permet pas une surveillance constante de chaque résidant, en plus de l’inquiétude suscitée par la disparition et ses conséquences l’anxiété et la culpabilité les rongent.

Lire la suite sur www.sfgg.fr

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[1] Bonin-Guillaume S, Bautrant T, Steyer Y, Bourgoin M, Sydenham N, Marquet T. Le sujet âgé fugueur : un trouble du comportement aux conséquences sociétales multiples. Rev Ger 2010, 35 : 409-12.