De la sécurité sanitaire à la sécurité des soins en établissement de santé

Gilles Duhamel. La santé et la sécurité sont à la fois des biens éminemment individuels et des valeurs collectives sur lesquels se fondent les sociétés. Les attentes du public à leur égard ont considérablement crû ces dernières années sous l’effet combiné d’une croissance des risques et d’une perte de légitimité de l’action publique. Les facteurs expliquant la croissance, réelle et perçue, des risques sont multiples : liés tout aussi bien aux innovations technologiques et à leur production de masse qu’à la complexité, au chaînage, donc à l’interdépendance des prises en charge ou à la multiplicité et à la célérité des échanges avec leur risque pandémique. La perte de légitimité des pouvoirs publics tient aux défaillances répétées du système, relatives principalement à la contamination par le VIH et par l’amiante. En réponse, une politique de sécurité sanitaire a été progressivement mise en place depuis quinze ans. Une doctrine a été forgée et des lois promulguées. Des institutions ont été créées, des outils mis au point, des normes édictées, des programmes mis en œuvre. Le corpus de principes qui doit guider l’action publique est maintenant connu.